Déconstruction Masculine – Non, écrire 3 lignes sur le féminisme ne m’a pas aidé à baiser #5
J’ai écrit pendant 5 ans sur la précarité et la situation des plus démunis, j’ai servi des milliers de repas, créé des associations diverses, fais le guignol sur France 3 pour avoir l’opportunité de parler des sans-domicile, créé des projets afin de financer des causes humanitaires internationales, et personne ne m’a jamais demandé pourquoi j’avais fait tout ça.
J’ai écrit 5 articles de blog sur le féminisme ou plutôt sur mon rapport personnel au féminisme, et j’ai eu droit à un procès à chaque début de soirées que j’ai passé avec mes différents groupes d’amis. Mon entourage ne s’est jamais autant intéressé à l’aspect humanitaire de Fraterline que maintenant.
Détendons-nous, je vous promets de ne pas aller défiler seins nus à Moscou.
Non, écrire 3 lignes sur le féminisme ne m’a pas aidé à baiser
Si vous pensiez avoir trouvé le bon filon pour multiplier vos conquêtes féminines, je peux vous confirmer de suite que cela ne fonctionne pas, mais vous pouvez toujours essayer. Au mieux, vous susciterez un peu plus de sympathie de la part de vos groupes de copines et je ne suis pas sûr que vous enfoncer dans la friendzone vous aide à atteindre votre objectif.
Je ne vais pas vous mentir, j’avais évidemment anticipé ces réactions à la seconde même ou je couchais les premières lignes. J’écrivais dans mon tout premier article d’introduction : « Les plus radicaux trouveront la démarche naïve et ne m’accorderont aucune légitimité, les frustrés de jeuxvideo.com m’accuseront de pactiser avec le diable… Je ne suis ni un expert, ni un modèle de féminisme et c’est peut-être ainsi que la majorité des hommes pourront plus facilement s’identifier à mon parcours de déconstruction. »
Rien n’a changé, je ne suis toujours pas devenu un modèle de féminisme ou d’humanisme, et je ne suis toujours pas là pour faire la morale à qui que ce soit. Je n’écris pas pour faire plaisir aux femmes, je n’écris pas pour recevoir la bénédiction des associations féministes, je n’écris pas pour dire que je suis un homme meilleur que les autres. J’écris lorsque je crois qu’une cause est juste et légitime. Depuis mes premières missions auprès de l’UNICEF pour reconstruire des écoles en Haïti, en passant par mon engagement auprès des personnes les plus démunies, de la condition ouvrière ou encore de la cause animale, je n’ai attendu l’approbation de personne. Ce que je crois juste, c’est de défendre l’intérêt des plus défavorisés quel qu’il soit dans notre société. Fraterline a été construite il y a 5 ans dans le but d’apporter un aspect humanitaire à l’Entreprise. Dans cette lignée, ce blog est destiné à transmettre des pensées positives & humanistes, rien de plus.
Accusé, levez-vous !
Ces deux derniers mois ont été une expérience sociologique extrêmement intéressante pour moi. Je tiens tout d’abord à remercier les centaines de messages très positifs que j’ai reçu après la publication des articles. Je n’en attendais vraiment pas tant. Même si 70% des messages provenaient évidemment de femmes déjà acquises à la cause, je fus agréablement surpris de voir que mes articles ont aussi trouvé des lecteurs chez les hommes. Le plus souvent, ce sont des hommes en couple ou jeune père. Suite à la lecture de mon dernier article sur le harcèlement, un ami très proche m’a dit :
- « Depuis que j’ai une fille, je me pose vraiment des questions sur le harcèlement. Ce que tu as écrit, j’ai pas envie qu’elle le vive, alors que je ne m’étais jamais posé la question avant. » Pour moi, ce commentaire n'a pas de prix.
Puis, il y a eu mes procès. :) Lorsque je posais mes fesses sur les terrasses de café parisiennes pour rejoindre mes potes, j’avais à peine le temps de retirer mon masque covid-19 que mon procès démarrait.
- « Bougre ! Porc ! Vendu ! Mais pourquoi faites-vous cela ? »
- « Je souhaitais simplement exposer une vision différente d’une cause humanitaire qui prend de plus en plus de place et je… »
- « Malheureux ! Nantis ! Au Bûchers ! Avouez que vous faites ça pour toucher les gougouttes des femmes. »
- « Heu non. »
- « Menteur ! Grossier Merle ! Oh, il regarde les fesses de la jeune femme là-bas ! Je le savais ! Salaud de porcin. »
- « Calmos les gars, j’ai encore le droit de regarder les filles qui m’attirent, ça n’a rien à… »
- « Bouh ! Comment vous pouvez publier un article sur le féminisme à 18h et nous dire dans les yeux que vous rejoignez une meuf dans 3 heures pour la baiser (ça, c’est notre langage. C’est pas glorieux, mais ça nous permet de faire les coqs entre nous) ? Hein ? Hein ? »
- « Bah heu… Je crois que ça n’a rien à voir. Elle est consentante. »
- « Même ! Même ! Vous ne pouvez pas nous faire ça putain ! Pas vous ! »
- « Mais vous avez lu les articles les mecs ? »
- « Bah non. »
- « Ah okay. »
Le plus drôle dans l’histoire est que si mes potes avaient lu ces articles, je pense qu’ils auraient été d’accord avec moi. Je les pense même bien plus pointus sur la cause féministe que moi à bien des égards. J’ai grandi dans un foyer très latin, où la place de l’homme est encore ultra sacralisée. Eux non, ils disposent déjà d'une nette longueur d'avance. Je ne les imagine pas un instant faire de mal à une femme. Les connaissant, ils sont plutôt à tout point de vue pour le respect des libertés de chacun. Ils préfèrent les femmes totalement indépendantes. Ils n’adoptent pas de comportements toxiques vis-à-vis des femmes, ou du moins pas parce qu’ils sont des hommes (car nous sommes tous le toxique de quelqu’un, pas besoin d’être un homme ou une femme). Quant aux inégalités de pouvoirs (et salariales), pour en avoir largement discuté avec eux, je prêcherais des convaincus.
En réalité, je pense que deux choses leur sont apparues totalement incompréhensibles. La première, c’est que les titres de mes articles sont ultras racoleurs. Donc, forcément, si on ne lit que les titres, je peux comprendre à quel point cela peut être exaspérant au bout du 5ème. La deuxième, c’est que le mouvement féministe est souvent associé à un extrémisme radical. Ce qui est, je le pense, totalement faux. Effectivement, les réseaux sociaux ont cette fâcheuse tendance à pointer le curseur sur ce qu’il y a de plus sensationnel. Il n’est pas rare de retrouver le #feminisme associé à d’autres # comme le fameux #menaretrash et malheureusement, c’est ce genre de publication qui a tendance à truster les premières places des tendances. C’est un avis personnel, mais je pense que pour beaucoup d’hommes, le féminisme dispose d’une connotation négative et extrémiste. Ce n’est qu’une question de perception, car en réalité pour la très grande majorité des féministes, il n’est question que d’égalité, ni plus, ni moins.
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